jeudi 13 octobre 2011

Un Jeudi Bleu

Ce jeudi était un jour fort en émotions puisqu'il s'agissait pour moi de la première rencontre avec les élèves du lycée.
On a beau être optimiste, il faut bien avouer qu'il y a toujours quelque chose d'inquiétant à aller exposer un projet dans lequel on embarque tout un équipage qui ne l'a pas forcément choisi.

Comment vont-ils réagir?

"Ils" c'étaient tout d'abord les deux classes de terminale, SMR & CGEA, des sigles qui au cours des semaines à venir vont pour moi s'animer, dépasser une appellation technique et abstraite, prendre visage(s) et me faire découvrir plein de chose que je ne connais pas, ou pire encore, que je connais mal. Finalement, on dit que l'art est aujourd'hui quelque chose d'abstrait - et c'est vrai que mes phrases sont longues - mais je trouve que notre vie quotidienne est pleine d'abstractions et de choses complexes ou compliquées.
Pourtant dans ces choses, derrière ces choses, il y a peut-être bien de la beauté qui nous attend.
Est-ce cela que j'ai expliqué ce matin dans l'auditorium du lycée ?
Si je vois la vidéo qui a été tournée, ou si je recueille les avis de mes auditeurs, je verrais que j'ai sûrement tourné mes propos très différemment, mais peut-être que le ton de ma voix, ma coiffure d'ermite et ma barbe hirsute ont complété mes mots.

Qu'est-ce que les gens entendent quand on parle ?


L'après midi

Autre expérience de parole et de présentation, cette fois-ci dans l'espace convivial du foyer des élèves, sorte de forum où internes et externes viennent se détendre dans une ambiance qui n'a rien de monastique.
Les tables et les chaises sont prises dans une danse, tournant autour du snooker selon une chorégraphie rythmée par les sonneries et les rires.
Nous nous sommes donc installés à l'une de ces tables, et là, sans pouvoir m'appuyer sur un diaporama ou le cadre d'un cours, j'ai entrepris ma présentation devant une quinzaine d'élèves et leur ai proposé que nous construisions et menions ensemble un projet durant le temps de ma résidence.
Pour ce projet, mené sur la base du volontariat, il me semblait important que cela reste très ouvert, moins préétabli que pour la partie menée en cours. (Je me souviens qu'au lycée il y avait beaucoup de consignes à suivre et que je n'avais pas beaucoup le loisir d'écrire mes propres consignes.)
Nous avons donc parlé de photographie, des outils que nous utilisons pour cela et des usages que nous en faisons, les photos que l'on partage avec ses amis par internet ou "clé USB", la méthode pour immortaliser les trophées de pêche, les portraits d'enfants et le désirs de leur offrir une image aussi joyeuse qu'étonnante d'eux-mêmes.
Peut-être aussi une image de nous-mêmes tel que l'on espère apparaître au monde.

J'espère donc retrouver bon nombre de ces jeunes ainsi que ceux qui n'avaient pas pu venir, pris dans une autre valse, celle des emplois du temps, lorsque je reviendrai début novembre.
J'espère qu'après la phase d'approche d'aujourd'hui, celle où l'on dompte petit à petit l'étrangeté que l'on a pour les autres, on se lancera dans des projets audacieux ou minimalistes.
De la photo, de la sérigraphie, des portraits ou des photos de gâteaux que l'on pourrait ensuite manger !

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