mercredi 30 novembre 2011

Système D

Nous sommes cette semaine à un tournant de la résidence : nous approchons de la moitié et nous allons commencer vendredi la sérigraphie en classe...
Il faut donc mettre les bouchées doubles pour régler les petits ou gros détails qui étaient restés jusque là secondaires, comme par exemple finaliser la fabrication des cadres de sérigraphie en tendant le tissu que nous avons reçu la semaine dernière de notre fournisseur.

Mon petit appartement se transforme donc en chantier de construction et je passe mon samedi à trouver la bonne technique pour obtenir suffisamment de tension sur ma toile.
Découper, tendre, agrafer, coller, l'action se répète tous les jours pour que nous soyons fin prêts en fin de semaine !

Clouer
tendre et agrafer
coller
et attendre 3h debout sur une chaise
photos Marina T. & Yves C. 

dimanche 27 novembre 2011

"Où sont les Quilles..."

Mercredi après-midi, espace sacré de loisir pour le lycéen bien qu'il soit régulièrement remis en cause, et parfois déchu...

Nous avons la semaine dernière essayé de défendre la couleur de liberté du mercredi après-midi en nous rendant au bowling.


L'anglicisme a pour décrire cette discipline, largement supplanté le terme français de "quille", il faut dire que pour nous il est aussi plus précis puisqu'il nous renvoie directement à la variante du jeu importée des États-Unis, et profondément liée au folklore de ce pays.
Si l'on s'attache aux mots, nous pourrons noter également que l' anglais désigne l'action, lancer une boule, alors que le français retient plutôt la cible, les quilles. Les boules étant en effet chez nous accaparées par la pétanque, sport national.



Mais le propos de notre sortie n'était pas vraiment de discuter terminologie, mais bien de faire des photos !
Nous avons donc alterné entre la photographie et les 'strikes' — on pourrait dire "abats de quilles" mais le terme anglais est phonétiquement plus adapté  à l'action des quilles qui tombent comme à la réaction du lanceur qui lève son poing serré en l'air - nous rappelant peut-être que 'strike' signifie aussi en anglais  'faire la grève"...



Je dois même admettre que pour ma part j'ai eu plus de réussite avec les photos qu'avec les strikes !







Merci à l'accueil chaleureux du Bowling d'Angoulême

DUDE


jeudi 24 novembre 2011

La Cuisine Pédagogique

Pédagogie, c'est le discours pour l'enfance.
Plus que s'adresser aux enfants, il s'agit surtout de s'adresser à l'enfance, celle qui est en nous tous, individus mais aussi collectivités, institutions, sociétés.
L'enfant est au sens premier du terme celui qui ne parle pas, qui ne sait pas, ou n'arrive pas à formuler le monde qui l'entoure par une parole structurée.
En tirant à peine sur le sens on peut dire que c'est celui qui ne discourt pas sur le monde. Dit comme cela, il nous apparait plus évident que nous avons tous une part "d'enfant", nous n'arrivons pas à tout formuler par le langage (notons au passage que ce langage peut être de la parole mais tout aussi bien des formules mathématiques ou une gestuelle codifiée).

L'école est l'un des lieux où l'on apprend à mettre en forme ce discours sur le monde, et ainsi à capter celui-ci dans une cohérence générale.

Il y a ici au lycée une salle de classe qui porte il me semble un très beau nom et nous aide à penser ce qu'est la pédagogie. Il s'agit de la "Cuisine Pédagogique". En effet, comment mieux s'adresser à l'enfance que par la nourriture ? N'est-ce pas là l'un des tout premiers contacts que nous ayons eu avec le monde et à partir duquel nous sommes partis à sa découverte, avons commencé à dissocier l'intérieur de l'extérieur tout en les articulant ensemble ?
On imagine aussi aisément que ce lieu est celui de la "petite cuisine pédagogique", celle où l'on apprend par plein de petites touches et assaisonnements : les gestes, les goûts, le budget, les normes, la diététique... et où ces découvertes s'incarnent immédiatement dans l'assiette, prennent "vie" au sens propre.

Avec quelques élèves nous sommes donc allé observer cette activité à l'occasion de l'atelier du club cuisine, mardi 15, animé pour la semaine des produits régionaux par une diététicienne venue de l'extérieur.
Les jeunes photographes se sont mis à la hauteur d'enfants, attentifs aux gestes et aux couleurs, il en résulte cette série où le visuel tente de rendre la fraicheur d'une feuille de coriandre déposée sur une rondelle de radis noir...




mercredi 23 novembre 2011

les 502 poussins

"Les poussins viennent d'arriver !" me disent les élèves de seconde PA que je croise alors qu'ils reviennent de l'exploitation, carnets de notes à la main.

Je me hâte donc de descendre vers la ferme et retrouve David, le chef de l'exploitation du lycée au bâtiment des poules.
J'ai raté la sortie des cartons mais j'assiste à une joyeuse symphonie de piaffements. À en croire le sourire qui illuminait le visage des élèves croisés plus tôt, comme à celui qui doit se dessiner sur le mien, il faut croire que ce chant est apaisant !


C'est la rentrée des classes pour les poussins de Barbezieux


Température matinale

La matinée est fraîche et brumeuse, c'est la première qui depuis deux semaines me semble hivernale.
L'hiver devrait-être le temps pour prendre son temps, à la manière de l'ours ou de la marmotte (animaux que d'ailleurs les lycéens citent régulièrement),  je profite donc du frisson et de la lumière violette pour un petit aller-retour au milieu des vignes. C'est l'occasion de renouer avec l'expression "avoir la tête dans les nuages" qui déjà me collait à la peau quand j'étais au lycée.
M'y voici de retour !

Une fois réveillé par cet air aussi léger que compact, je retrouve la "salle de réunion" où j'ai établi studio et quartiers. Tout en tâchant de mettre de l'ordre dans la matière récoltée jusqu'à présent, j'essaye de conserver en tête un peu de cette sensation nuageuse.
Comment pourrions-nous la décrire ?
Diffusion, enveloppement, douceur des dégradés...
Et le froid bien sûr, qui saisit et nous oblige à générer du mouvement. Froid de la couleur aussi, car par ce temps les bleus et violets sont des couleurs froides. L'appellation froide ou chaude pour une couleur est d'ailleurs d'un emploi aussi intuitif que paradoxal, car si psychologiquement nous retrouvons bien ces sensations, et si globalement dans la nature ces couleurs correspondent aux écarts climatiques (il y a plus de bleu aux pôles, plus de jaune et de rouge en s'approchant de l'équateur, il en est de même entre le matin et le midi), l'unité et la méthode utilisées pour mesurer la température d'une couleur sont inverses à cette logique. En effet, la température d'une lumière se mesure en degrés Kelvin, et elle correspond à la température à laquelle il faut porter un filament pour que par incandescence il se mette à émettre la même couleur...
Or, comme le savent les forgerons et les cuisiniers, une flamme bleue est plus chaude qu'une flamme orange !

Tout ce paragraphe pour nous rappeler que le monde tel que nous le vivons et le ressentons est un ensemble de fragments qui chacun répondent à leur propre logique sans pour autant se contredire, sans entrer en concurrence les uns avec les autres. Nous, nous surfons sur ces divers courants et vagues, souvent naturellement, parfois en nous demandant par quel miracle nous parvenons à rester debout sur la planche.


mardi 22 novembre 2011

Bientôt de nouveaux arrivants au lycée Félix Gaillard...

L'exploitation du lycée se prépare à accueillir de nouveaux pensionnaires...
En effet, les poulets dont nous avions déjà parlés dans ce blog (et nous y reviendrons) avaient fini dans nos assiettes de lycéens choyés (il nous faudra aussi revenir sur l'équipe qui en cuisine s'occupe si bien de nous, et toujours avec un grand sourire qui fait tellement de bien) et après une période de quarantaine, le poulailler va reprendre vie avec l'arrivée demain de 600 poussins de la race "poule de Barbezieux"... Au souvenir de ce qu'étaient les adultes et de leurs jeux de "poule-perchée" on imagine déjà l'ambiance !

Les élèves de seconde bac pro PA (Production Animale), après avoir reçu la visite de M. Marchand, éleveur à Salles-de-Barbezieux et président de l'Association pour la Sauvegarde de la Poule de Barbezieux (ASPOULBA), toujours prêt à partager l'amour de son métier, m'ont donc emmené sur l'exploitation afin de me présenter les préparatifs pour l'accueil des poussins. La paille au sol était fraîchement étalée, le bâtiment séparé en deux afin de regrouper les poussins ensemble et les radiants allumés afin de progressivement faire monter la température jusqu'aux 30°C nécessaires (ou bien peut-être était ce 35…).

Le poulailler prêt à accueillir les nouveaux pensionnaires

le thermomètre mini-max commence à monter sous l'effet des radiants à gaz 



L'élève, c'était moi, et j'étais bien content d'apprendre des choses qui pouvaient être des évidences pour mes jeunes accompagnateurs mais qui pour moi étaient de l'ordre de la découverte.

Savez-vous par exemple à quoi servent les sacs en papier ouverts et étalés par terre ?



lundi 21 novembre 2011

Une nouvelle moisson de portes-bonheurs avec les terminales SMR !

Nous avançons tranquillement dans notre projet de photographies de porte-bonheur. Enfin je dis tranquillement mais nous nous agitons quand même et en séance de prise de vue le temps passe vite. Ce lundi, ce sont donc deux heures qui sont passées au grand galop, avec chevaux, bijoux, badge évoquant les vacances, ours et tigre en vadrouille...

photo par Kelly


En parallèle, comme nous sommes partis pour déborder la photographie par tous les côtés, nous avons également commencé à travailler sur la création d'une pièce de poésie sonore, qui lors de l'exposition viendra tapisser l'espace acoustique d'une longue liste de porte-bonheur mais aussi de situations heureuses et d'événements dont l'issue positive - au besoin avec l'aide d'un porte bonheur, ou tout du moins avec celle d'une bonne motivation - est une grande source de réconfort.

Bref, nous commençons - enfin je l'espère ! - à voir de multiples croisements et échappées, les formes apparaissent tout en se complexifiant, c'est peut-être le moment où de l'extérieur le projet parait le plus extra-terrestre ou improbable.
La formule "La photographie au croisement des médium", thème de l'appel à projet pour cette résidence recelait en elle-même la diversité des chemins qui nous attendaient, nous continuons donc à cheminer joyeusement au milieu des objets qui s'animent, confiant dans le fait qu'ils sauront nous guider.

samedi 19 novembre 2011

Retour sur le bonheur

Rattrapons un peu notre retard de publications (les raisons et les excuses seraient, diverses, variables et parfois valables, mais, il faut bien l'avouer, aucune n'est bien intéressante et nous nous en passerons donc... enfin pour celles et ceux qui aimeraient ergoter, les commentaires sont bienvenus et nous nous expliquerons !) et mettons en ligne quelques-unes des photos de porte-bonheur qui ont été faite lors de la première séance avec les terminales CGEA.

La suite vient très vite mais prenons donc un peu de temps de profiter du Week-End...



vendredi 18 novembre 2011

vive les vacancelles...

"Bon weekend !"
Quel plaisir de pouvoir lancer ces deux mots à la cantonade auprès des élèves en ce vendredi après-midi...
Tous n'ont pas fini la semaine mais déjà tous y pensent ou alors, comme au moment où je lance ces mots, oublient les quelques heures qu'il reste en se concentrant sur le billard.
Ils en auront passé du temps autour du tapis vert et des boules jaunes et rouges qui semblent déjà annoncer Noël...
Le billard aussi sera d'ailleurs sûrement heureux, s'il peut l'être, de ces "vacancelles".
Vacancelles... drôle de mot que je viens de découvrir et qui fût en un temps proposé pour remplacer le terme anglais... Le mot, qui ne trouva jamais sa place au dictionnaire (en tout cas pas dans ceux que j'utilise), a souvent été raillé sur internet parmi les exemples les plus ridicules de tentative de modernisation du français par le législatif (ici suite à la loi Toubon de 1994).
Il y a pourtant, dans sa sonorité désuète quelque chose de touchant au delà du ridicule.

En effet, cela m'évoque le bercement de la balancelle, et la douceur d'un petit repos où il s'agirait de profiter d'un temps qui perd de sa gravité, un temps en dehors des obligations.
Le mot weekend, quant à lui me renvoi plus à l'épuisement de la fin d'une semaine chargée, ou alors au peu de temps qu'il nous reste pour finir tout ce que l'on s'était fixé pour cette semaine. Il tombe à la manière d'un couperet ou d'une ultime bouffée d'air sans laquelle on aurait suffoqué.

Oui, au fond les vacancelles me séduisent... et pourtant je ne les défendrais pas, lâche que je suis, et je continuerais certainement à dire "bon weekend", de peur que l'on ne me rit au  nez.

le babyfoot à l'heure du goûter, avec le billard, un haut lieu des loisirs au lycée

mardi 15 novembre 2011

Interview

Si en France nous sommes fier de notre vin, c'est parce que nous avons un bon terroir, mais aussi parce que nous avons un savoir faire (savoir faire qui d'ailleurs s'exporte), ce savoir est en partie transmis à l'école, et c'est ainsi que j'ai rencontré au lycée les deux classes de CAP viticulture.
Je n'ai malheureusement pas (encore) eu le temps de les interroger et au jeu de l'interview, je leur ai laissé la main en répondant à leurs questions.

Écoutez ci-dessous l'interview réalisé par Joachim, Jérôme, Camille, Mathieu, Anthony, Morton, Maxime et Valentin  sur le fond sonore studieux du CDI

lundi 14 novembre 2011

Première séance de prise de vue avec les élèves de terminale SMR.

-->
Pour la première séance de prise de vue avec les élèves de terminale SMR, la salle habituellement dédiée aux réunions prend des airs de studio photo. 
Trépieds et appareils photos, flash, parapluie réflecteur ou diffuseur selon la manière de l'utiliser, réflecteur circulaire (nous en avons déjà parlé dans notre article de la semaine dernière), fonds blancs et papiers colorés, tout est prêt !

Et comme nous avions la semaine dernière essuyé les plâtres en tombant en panne de batteries, je pensais que cette semaine tout se passerait sans incidents, ce qui aurait pu être le cas si le logiciel permettant de contrôler à distance l'appareil photo n'avait pas eu quelques bugs... Enfin heureusement que les élèves se sont montrés aussi réactifs que patients !
Mais surtout, car c'est bien là le plus important, il ont été créatifs, tant dans la mise en scène des objets porte-bonheur qu'ils avaient apportés que dans les diverses techniques auxquelles nous avons eu recours : flash, maitrise des ombres et de l'exposition, utilisation de fil nylon pour suspendre des objets, composition à partir de plusieurs objets ou à l'aide d'accessoires et bonne humeur.

Évidemment, le temps a passé très vite mais nous continuerons lundi prochain et vous ferons voir très bientôt les résultats.

mercredi 9 novembre 2011

Préparation pour l'invasion !

l'artiste bordelais Yves Coqueugniot arrive au lycée F Gaillard de Salles-de-Barbezieux



La semaine qui vient sera bien celle de l'invasion, je m'installerai pour cinq semaines non-stop dans le lycée et nous démarrerons sérieusement (enfin nous verrons bien avec quel sérieux) les ateliers extra-scolaires.
Suite à la rencontre de la semaine dernière, nous avons convenu que le champ photographique abordé serait fort vaste...
Avec bien sûr comme fil rouge (ou vert) l'optimisme !

jeudi 3 novembre 2011

Les joies du temps gris

C'est sous la pluie et dans une belle grisaille que j'ai ce jeudi installé le petit studio photo qui va nous servir demain pour photographier ces objets, petits, fragiles et précieux qui nous porteront chance et bonheur pour le temps de cette résidence, et, je l'espère, bien au delà !
Un temps gris, ce n'est pas une mauvaise chose pour la photographie, la lumière douce vient caresser les objets et en révèle tous les subtils détails, si bien que les nuages semblent faire tout le travail à notre place !
Mais ce serait là une erreur que vraiment croire cela car il nous reste beaucoup à faire !

Nous installons donc l'ordinateur et étalonnons le moniteur à l'aide d'une sonde de calibration.
Pour un photographe, ou quiconque veut travailler de l'image sur un écran d'ordinateur il est nécessaire de s'assurer que les couleurs et les tonalités qui seront affichées seront bien en concordance avec ce qui a été enregistré par l'appareil photo. Il est en effet facile de constater à quel point la même image peut paraitre différente sur deux écrans différents qui n'ont pas été réglés. Nous en avions fait l'expérience la semaine dernière avec un chapeau qui de rouge passait à brun... comment pourrait-on travailler avec un minimum de précision dans ces conditions là ? Il est donc important pour cela de régler au préalable l'écran. Dans le contexte de l'informatique, on appelle d'ailleurs ce dernier "moniteur", mot qui il y a bien longtemps désignait le souffleur au théâtre, celui qui permettait de "se souvenir du texte original". Il s'agit bien ici de la même chose : nous souffler quelle est la couleur juste !

Si nous commençons par cette installation et nous soucier de la fiabilité de son affichage, c'est parce que nous allons réaliser nos prises de vues directement depuis l'ordinateur, en connectant notre réflex numérique (de marque Canon) via un logiciel (lui-même de marque Canon) qui nous permet de contrôler directement le boitier sous l'action de notre "souris bluetooth"  (on connaissait la souris verte, nous avons aujourd'hui la souris à dent bleue grâce aux miracles de l'informatique sans fils).

Un fois installé à proximité d'une porte fenêtre notre fond de papier blanc et gardant sous la main un flash monté sur pied avec un parapluie (qui comme nous l'évoquerons avec certains peut indifféremment servir de "parapluie réflecteur" ou de "parapluie diffuseur") ainsi qu'un réflecteur (grand disque, d'une face blanche et de l'autre argentée, qui par la manière dont il se plie et déploie évoque spontanément les tentes d'une certaine marque que nous ne mentionnerons pas ici, tentes qui se montent en deux secondes sans aucune technique nécessaire, et qui, toujours en l'absence d'entrainement, demandent une demi-heure à être repliées...) et un peu de fil de pêche, nous avons bien la sensation d'être dans un vrai studio de pro, qui ne devrait pas manquer de nous permettre de réaliser de superbes photos...
Ce qui bien sûr ne nous empêchera pas de rencontrer quelques difficultés, mais ça c'est une histoire qui n'arrivera que demain !

L'orange est-elle bien orange ?