samedi 17 décembre 2011

C'est déjà presque une fin

Ça y est, les vacances de Noël, après une semaine où se mêlaient parmi les habitants du lycée fatigue et excitation. C'en est aussi presque fini de la résidence puisque la partie "réalisation" est maintenant finie, toutes les photos on été prises, toutes les sérigraphies sont tirées.

Yves Coqueugniot parmi les serigraphies realisees durant la residence artistique
Yves Coqueugniot entouré du travail des élèves du LPA F. Gaillard

Ce n'est pour autant pas tout à fait terminé, il y a même encore beaucoup à faire et il y aura beaucoup à montrer à notre exposition le 12 janvier...

dimanche 11 décembre 2011

Le tirage d'une sérigraphie


Voici un petit extrait d'une séance de tirage réalisée mardi dernier avec la classe de SMR.
Nous allons cette semaine terminer nos tirages et vous montrerons donc très bientôt les résultats :)

mercredi 7 décembre 2011

Affichage

Mercredi après-midi studieux alors même qu'il y a peu je prônais sur ce même blog l'art du loisir et l'oisiveté... Enfin bon, c'est pour la bonne cause puisque j'ai essayé d'aider des élèves sur un exercice de production d'affiches pour annoncer notre future expo... car ça y est, la date est fixée au 12 janvier prochain - nous reviendrons dessus.
Comme il s’agissait d'une figure imposée et comptant pour leur moyenne de ESC, je pouvais difficilement rester bien à l’abri de mon statut en me contentant de quelques conseils sur un coup de ciseau à donner ou une police à utiliser. J'ai donc réalisé une affichette "home style" en suivant le même cahier des charges qu'eux, à savoir indiquer le lieu, la date et la nature de l'évènement pour une communication en interne au lycée, faire figurer le logo de notre sponsor privé, Clairefontaine et utiliser une typographie originale, ici DF-Game Over (peut être inspiré par le fait que mon ordi a planté trois fois !).
Pour le thème je suis parti d'une des photos du blog et me suis souvenu à quel point, comme lycéen, j'avais pu parfois avoir mauvais esprit. J'ai donc choisi de cibler l'élève insolent mais qui sera quand même peut être piqué par la curiosité, l'envie de voir ce qu'il a raté tout en grattant quelques petits fours.
Bien évidemment, je compte aussi sur les autres !!!

affiche - bricolage pour l'exposition du projet Manifeste Optimiste par Yves Coqueugniot et les eleves du lycee de Salles de Barbezieux

jeudi 1 décembre 2011

Le Jeudi c'est portrait

seance photo durant le projet Manifeste Optimiste
Ici un petit rappel du papier peint qui ornait les murs de la villa de mes grand-parents.

Le jeudi on alterne entre kitsch et sérieux, mais toujours dans la bonne humeur. Rapidement, les photos échappent au contrôle du photographe comme du modèle et se mettent à vivre leur vie d'images, échangées sur clé USB, certainement affichées sur des pages Facebook ou bien, plus sobrement, punaisées à l'entrée du self histoire de divertir la cohue des affamés et de faire venir toujours un peu plus de monde à notre séance du jeudi soir.

mercredi 30 novembre 2011

Système D

Nous sommes cette semaine à un tournant de la résidence : nous approchons de la moitié et nous allons commencer vendredi la sérigraphie en classe...
Il faut donc mettre les bouchées doubles pour régler les petits ou gros détails qui étaient restés jusque là secondaires, comme par exemple finaliser la fabrication des cadres de sérigraphie en tendant le tissu que nous avons reçu la semaine dernière de notre fournisseur.

Mon petit appartement se transforme donc en chantier de construction et je passe mon samedi à trouver la bonne technique pour obtenir suffisamment de tension sur ma toile.
Découper, tendre, agrafer, coller, l'action se répète tous les jours pour que nous soyons fin prêts en fin de semaine !

Clouer
tendre et agrafer
coller
et attendre 3h debout sur une chaise
photos Marina T. & Yves C. 

dimanche 27 novembre 2011

"Où sont les Quilles..."

Mercredi après-midi, espace sacré de loisir pour le lycéen bien qu'il soit régulièrement remis en cause, et parfois déchu...

Nous avons la semaine dernière essayé de défendre la couleur de liberté du mercredi après-midi en nous rendant au bowling.


L'anglicisme a pour décrire cette discipline, largement supplanté le terme français de "quille", il faut dire que pour nous il est aussi plus précis puisqu'il nous renvoie directement à la variante du jeu importée des États-Unis, et profondément liée au folklore de ce pays.
Si l'on s'attache aux mots, nous pourrons noter également que l' anglais désigne l'action, lancer une boule, alors que le français retient plutôt la cible, les quilles. Les boules étant en effet chez nous accaparées par la pétanque, sport national.



Mais le propos de notre sortie n'était pas vraiment de discuter terminologie, mais bien de faire des photos !
Nous avons donc alterné entre la photographie et les 'strikes' — on pourrait dire "abats de quilles" mais le terme anglais est phonétiquement plus adapté  à l'action des quilles qui tombent comme à la réaction du lanceur qui lève son poing serré en l'air - nous rappelant peut-être que 'strike' signifie aussi en anglais  'faire la grève"...



Je dois même admettre que pour ma part j'ai eu plus de réussite avec les photos qu'avec les strikes !







Merci à l'accueil chaleureux du Bowling d'Angoulême

DUDE


jeudi 24 novembre 2011

La Cuisine Pédagogique

Pédagogie, c'est le discours pour l'enfance.
Plus que s'adresser aux enfants, il s'agit surtout de s'adresser à l'enfance, celle qui est en nous tous, individus mais aussi collectivités, institutions, sociétés.
L'enfant est au sens premier du terme celui qui ne parle pas, qui ne sait pas, ou n'arrive pas à formuler le monde qui l'entoure par une parole structurée.
En tirant à peine sur le sens on peut dire que c'est celui qui ne discourt pas sur le monde. Dit comme cela, il nous apparait plus évident que nous avons tous une part "d'enfant", nous n'arrivons pas à tout formuler par le langage (notons au passage que ce langage peut être de la parole mais tout aussi bien des formules mathématiques ou une gestuelle codifiée).

L'école est l'un des lieux où l'on apprend à mettre en forme ce discours sur le monde, et ainsi à capter celui-ci dans une cohérence générale.

Il y a ici au lycée une salle de classe qui porte il me semble un très beau nom et nous aide à penser ce qu'est la pédagogie. Il s'agit de la "Cuisine Pédagogique". En effet, comment mieux s'adresser à l'enfance que par la nourriture ? N'est-ce pas là l'un des tout premiers contacts que nous ayons eu avec le monde et à partir duquel nous sommes partis à sa découverte, avons commencé à dissocier l'intérieur de l'extérieur tout en les articulant ensemble ?
On imagine aussi aisément que ce lieu est celui de la "petite cuisine pédagogique", celle où l'on apprend par plein de petites touches et assaisonnements : les gestes, les goûts, le budget, les normes, la diététique... et où ces découvertes s'incarnent immédiatement dans l'assiette, prennent "vie" au sens propre.

Avec quelques élèves nous sommes donc allé observer cette activité à l'occasion de l'atelier du club cuisine, mardi 15, animé pour la semaine des produits régionaux par une diététicienne venue de l'extérieur.
Les jeunes photographes se sont mis à la hauteur d'enfants, attentifs aux gestes et aux couleurs, il en résulte cette série où le visuel tente de rendre la fraicheur d'une feuille de coriandre déposée sur une rondelle de radis noir...




mercredi 23 novembre 2011

les 502 poussins

"Les poussins viennent d'arriver !" me disent les élèves de seconde PA que je croise alors qu'ils reviennent de l'exploitation, carnets de notes à la main.

Je me hâte donc de descendre vers la ferme et retrouve David, le chef de l'exploitation du lycée au bâtiment des poules.
J'ai raté la sortie des cartons mais j'assiste à une joyeuse symphonie de piaffements. À en croire le sourire qui illuminait le visage des élèves croisés plus tôt, comme à celui qui doit se dessiner sur le mien, il faut croire que ce chant est apaisant !


C'est la rentrée des classes pour les poussins de Barbezieux


Température matinale

La matinée est fraîche et brumeuse, c'est la première qui depuis deux semaines me semble hivernale.
L'hiver devrait-être le temps pour prendre son temps, à la manière de l'ours ou de la marmotte (animaux que d'ailleurs les lycéens citent régulièrement),  je profite donc du frisson et de la lumière violette pour un petit aller-retour au milieu des vignes. C'est l'occasion de renouer avec l'expression "avoir la tête dans les nuages" qui déjà me collait à la peau quand j'étais au lycée.
M'y voici de retour !

Une fois réveillé par cet air aussi léger que compact, je retrouve la "salle de réunion" où j'ai établi studio et quartiers. Tout en tâchant de mettre de l'ordre dans la matière récoltée jusqu'à présent, j'essaye de conserver en tête un peu de cette sensation nuageuse.
Comment pourrions-nous la décrire ?
Diffusion, enveloppement, douceur des dégradés...
Et le froid bien sûr, qui saisit et nous oblige à générer du mouvement. Froid de la couleur aussi, car par ce temps les bleus et violets sont des couleurs froides. L'appellation froide ou chaude pour une couleur est d'ailleurs d'un emploi aussi intuitif que paradoxal, car si psychologiquement nous retrouvons bien ces sensations, et si globalement dans la nature ces couleurs correspondent aux écarts climatiques (il y a plus de bleu aux pôles, plus de jaune et de rouge en s'approchant de l'équateur, il en est de même entre le matin et le midi), l'unité et la méthode utilisées pour mesurer la température d'une couleur sont inverses à cette logique. En effet, la température d'une lumière se mesure en degrés Kelvin, et elle correspond à la température à laquelle il faut porter un filament pour que par incandescence il se mette à émettre la même couleur...
Or, comme le savent les forgerons et les cuisiniers, une flamme bleue est plus chaude qu'une flamme orange !

Tout ce paragraphe pour nous rappeler que le monde tel que nous le vivons et le ressentons est un ensemble de fragments qui chacun répondent à leur propre logique sans pour autant se contredire, sans entrer en concurrence les uns avec les autres. Nous, nous surfons sur ces divers courants et vagues, souvent naturellement, parfois en nous demandant par quel miracle nous parvenons à rester debout sur la planche.


mardi 22 novembre 2011

Bientôt de nouveaux arrivants au lycée Félix Gaillard...

L'exploitation du lycée se prépare à accueillir de nouveaux pensionnaires...
En effet, les poulets dont nous avions déjà parlés dans ce blog (et nous y reviendrons) avaient fini dans nos assiettes de lycéens choyés (il nous faudra aussi revenir sur l'équipe qui en cuisine s'occupe si bien de nous, et toujours avec un grand sourire qui fait tellement de bien) et après une période de quarantaine, le poulailler va reprendre vie avec l'arrivée demain de 600 poussins de la race "poule de Barbezieux"... Au souvenir de ce qu'étaient les adultes et de leurs jeux de "poule-perchée" on imagine déjà l'ambiance !

Les élèves de seconde bac pro PA (Production Animale), après avoir reçu la visite de M. Marchand, éleveur à Salles-de-Barbezieux et président de l'Association pour la Sauvegarde de la Poule de Barbezieux (ASPOULBA), toujours prêt à partager l'amour de son métier, m'ont donc emmené sur l'exploitation afin de me présenter les préparatifs pour l'accueil des poussins. La paille au sol était fraîchement étalée, le bâtiment séparé en deux afin de regrouper les poussins ensemble et les radiants allumés afin de progressivement faire monter la température jusqu'aux 30°C nécessaires (ou bien peut-être était ce 35…).

Le poulailler prêt à accueillir les nouveaux pensionnaires

le thermomètre mini-max commence à monter sous l'effet des radiants à gaz 



L'élève, c'était moi, et j'étais bien content d'apprendre des choses qui pouvaient être des évidences pour mes jeunes accompagnateurs mais qui pour moi étaient de l'ordre de la découverte.

Savez-vous par exemple à quoi servent les sacs en papier ouverts et étalés par terre ?



lundi 21 novembre 2011

Une nouvelle moisson de portes-bonheurs avec les terminales SMR !

Nous avançons tranquillement dans notre projet de photographies de porte-bonheur. Enfin je dis tranquillement mais nous nous agitons quand même et en séance de prise de vue le temps passe vite. Ce lundi, ce sont donc deux heures qui sont passées au grand galop, avec chevaux, bijoux, badge évoquant les vacances, ours et tigre en vadrouille...

photo par Kelly


En parallèle, comme nous sommes partis pour déborder la photographie par tous les côtés, nous avons également commencé à travailler sur la création d'une pièce de poésie sonore, qui lors de l'exposition viendra tapisser l'espace acoustique d'une longue liste de porte-bonheur mais aussi de situations heureuses et d'événements dont l'issue positive - au besoin avec l'aide d'un porte bonheur, ou tout du moins avec celle d'une bonne motivation - est une grande source de réconfort.

Bref, nous commençons - enfin je l'espère ! - à voir de multiples croisements et échappées, les formes apparaissent tout en se complexifiant, c'est peut-être le moment où de l'extérieur le projet parait le plus extra-terrestre ou improbable.
La formule "La photographie au croisement des médium", thème de l'appel à projet pour cette résidence recelait en elle-même la diversité des chemins qui nous attendaient, nous continuons donc à cheminer joyeusement au milieu des objets qui s'animent, confiant dans le fait qu'ils sauront nous guider.

samedi 19 novembre 2011

Retour sur le bonheur

Rattrapons un peu notre retard de publications (les raisons et les excuses seraient, diverses, variables et parfois valables, mais, il faut bien l'avouer, aucune n'est bien intéressante et nous nous en passerons donc... enfin pour celles et ceux qui aimeraient ergoter, les commentaires sont bienvenus et nous nous expliquerons !) et mettons en ligne quelques-unes des photos de porte-bonheur qui ont été faite lors de la première séance avec les terminales CGEA.

La suite vient très vite mais prenons donc un peu de temps de profiter du Week-End...



vendredi 18 novembre 2011

vive les vacancelles...

"Bon weekend !"
Quel plaisir de pouvoir lancer ces deux mots à la cantonade auprès des élèves en ce vendredi après-midi...
Tous n'ont pas fini la semaine mais déjà tous y pensent ou alors, comme au moment où je lance ces mots, oublient les quelques heures qu'il reste en se concentrant sur le billard.
Ils en auront passé du temps autour du tapis vert et des boules jaunes et rouges qui semblent déjà annoncer Noël...
Le billard aussi sera d'ailleurs sûrement heureux, s'il peut l'être, de ces "vacancelles".
Vacancelles... drôle de mot que je viens de découvrir et qui fût en un temps proposé pour remplacer le terme anglais... Le mot, qui ne trouva jamais sa place au dictionnaire (en tout cas pas dans ceux que j'utilise), a souvent été raillé sur internet parmi les exemples les plus ridicules de tentative de modernisation du français par le législatif (ici suite à la loi Toubon de 1994).
Il y a pourtant, dans sa sonorité désuète quelque chose de touchant au delà du ridicule.

En effet, cela m'évoque le bercement de la balancelle, et la douceur d'un petit repos où il s'agirait de profiter d'un temps qui perd de sa gravité, un temps en dehors des obligations.
Le mot weekend, quant à lui me renvoi plus à l'épuisement de la fin d'une semaine chargée, ou alors au peu de temps qu'il nous reste pour finir tout ce que l'on s'était fixé pour cette semaine. Il tombe à la manière d'un couperet ou d'une ultime bouffée d'air sans laquelle on aurait suffoqué.

Oui, au fond les vacancelles me séduisent... et pourtant je ne les défendrais pas, lâche que je suis, et je continuerais certainement à dire "bon weekend", de peur que l'on ne me rit au  nez.

le babyfoot à l'heure du goûter, avec le billard, un haut lieu des loisirs au lycée

mardi 15 novembre 2011

Interview

Si en France nous sommes fier de notre vin, c'est parce que nous avons un bon terroir, mais aussi parce que nous avons un savoir faire (savoir faire qui d'ailleurs s'exporte), ce savoir est en partie transmis à l'école, et c'est ainsi que j'ai rencontré au lycée les deux classes de CAP viticulture.
Je n'ai malheureusement pas (encore) eu le temps de les interroger et au jeu de l'interview, je leur ai laissé la main en répondant à leurs questions.

Écoutez ci-dessous l'interview réalisé par Joachim, Jérôme, Camille, Mathieu, Anthony, Morton, Maxime et Valentin  sur le fond sonore studieux du CDI

lundi 14 novembre 2011

Première séance de prise de vue avec les élèves de terminale SMR.

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Pour la première séance de prise de vue avec les élèves de terminale SMR, la salle habituellement dédiée aux réunions prend des airs de studio photo. 
Trépieds et appareils photos, flash, parapluie réflecteur ou diffuseur selon la manière de l'utiliser, réflecteur circulaire (nous en avons déjà parlé dans notre article de la semaine dernière), fonds blancs et papiers colorés, tout est prêt !

Et comme nous avions la semaine dernière essuyé les plâtres en tombant en panne de batteries, je pensais que cette semaine tout se passerait sans incidents, ce qui aurait pu être le cas si le logiciel permettant de contrôler à distance l'appareil photo n'avait pas eu quelques bugs... Enfin heureusement que les élèves se sont montrés aussi réactifs que patients !
Mais surtout, car c'est bien là le plus important, il ont été créatifs, tant dans la mise en scène des objets porte-bonheur qu'ils avaient apportés que dans les diverses techniques auxquelles nous avons eu recours : flash, maitrise des ombres et de l'exposition, utilisation de fil nylon pour suspendre des objets, composition à partir de plusieurs objets ou à l'aide d'accessoires et bonne humeur.

Évidemment, le temps a passé très vite mais nous continuerons lundi prochain et vous ferons voir très bientôt les résultats.

mercredi 9 novembre 2011

Préparation pour l'invasion !

l'artiste bordelais Yves Coqueugniot arrive au lycée F Gaillard de Salles-de-Barbezieux



La semaine qui vient sera bien celle de l'invasion, je m'installerai pour cinq semaines non-stop dans le lycée et nous démarrerons sérieusement (enfin nous verrons bien avec quel sérieux) les ateliers extra-scolaires.
Suite à la rencontre de la semaine dernière, nous avons convenu que le champ photographique abordé serait fort vaste...
Avec bien sûr comme fil rouge (ou vert) l'optimisme !

jeudi 3 novembre 2011

Les joies du temps gris

C'est sous la pluie et dans une belle grisaille que j'ai ce jeudi installé le petit studio photo qui va nous servir demain pour photographier ces objets, petits, fragiles et précieux qui nous porteront chance et bonheur pour le temps de cette résidence, et, je l'espère, bien au delà !
Un temps gris, ce n'est pas une mauvaise chose pour la photographie, la lumière douce vient caresser les objets et en révèle tous les subtils détails, si bien que les nuages semblent faire tout le travail à notre place !
Mais ce serait là une erreur que vraiment croire cela car il nous reste beaucoup à faire !

Nous installons donc l'ordinateur et étalonnons le moniteur à l'aide d'une sonde de calibration.
Pour un photographe, ou quiconque veut travailler de l'image sur un écran d'ordinateur il est nécessaire de s'assurer que les couleurs et les tonalités qui seront affichées seront bien en concordance avec ce qui a été enregistré par l'appareil photo. Il est en effet facile de constater à quel point la même image peut paraitre différente sur deux écrans différents qui n'ont pas été réglés. Nous en avions fait l'expérience la semaine dernière avec un chapeau qui de rouge passait à brun... comment pourrait-on travailler avec un minimum de précision dans ces conditions là ? Il est donc important pour cela de régler au préalable l'écran. Dans le contexte de l'informatique, on appelle d'ailleurs ce dernier "moniteur", mot qui il y a bien longtemps désignait le souffleur au théâtre, celui qui permettait de "se souvenir du texte original". Il s'agit bien ici de la même chose : nous souffler quelle est la couleur juste !

Si nous commençons par cette installation et nous soucier de la fiabilité de son affichage, c'est parce que nous allons réaliser nos prises de vues directement depuis l'ordinateur, en connectant notre réflex numérique (de marque Canon) via un logiciel (lui-même de marque Canon) qui nous permet de contrôler directement le boitier sous l'action de notre "souris bluetooth"  (on connaissait la souris verte, nous avons aujourd'hui la souris à dent bleue grâce aux miracles de l'informatique sans fils).

Un fois installé à proximité d'une porte fenêtre notre fond de papier blanc et gardant sous la main un flash monté sur pied avec un parapluie (qui comme nous l'évoquerons avec certains peut indifféremment servir de "parapluie réflecteur" ou de "parapluie diffuseur") ainsi qu'un réflecteur (grand disque, d'une face blanche et de l'autre argentée, qui par la manière dont il se plie et déploie évoque spontanément les tentes d'une certaine marque que nous ne mentionnerons pas ici, tentes qui se montent en deux secondes sans aucune technique nécessaire, et qui, toujours en l'absence d'entrainement, demandent une demi-heure à être repliées...) et un peu de fil de pêche, nous avons bien la sensation d'être dans un vrai studio de pro, qui ne devrait pas manquer de nous permettre de réaliser de superbes photos...
Ce qui bien sûr ne nous empêchera pas de rencontrer quelques difficultés, mais ça c'est une histoire qui n'arrivera que demain !

L'orange est-elle bien orange ?

jeudi 20 octobre 2011

Vues plurielles sur un Lycée singulier

Trois points de vues et trois éclairages qui se complètent sur le lycée Félix Gaillard de Salles-de-Barbezieux...

A/ Le lycée par les élèves de bac pro SMR [Services en Milieu Rural] :

C'est un lycée avec des caractéristiques différentes des autres lycées : c'est un lycée caché au cœur du bois du Luc (selon certains, lieu de rendez-vous des druides ou site de bacchanales) , délimité… par aucune clôture.
Une architecture qui donne son originalité au lycée entre autres patios et théâtre de verdure !
Deux couleurs dominent sur les façades du lycée : le bleu (comme un ciel de Salles de Barbezieux)  et le orange (comme une tuile charentaise)
Quand on arrive on dirait une résidence, voire une maison de retraite, dans laquelle on ne risquerait  pas de se perdre !
Et quel plaisir de travailler dans des pièces lumineuses !

B/ Le lycée par les élèves de bac pro CGEA [Conduite et Gestion d'une Exploitation Agricole]

Agricole, professionnel, un lieu où l’on essaie d’apprendre son métier, tels sont les premiers mots qui s'expriment parmi nous.
Et puis ensuite, un lieu familial et convivial : on se connait tous, il y a environ 170 élèves et beaucoup trop de profs ! (environ 20).
Félix Gaillard, notre lycée est isolé à la campagne, ce qui a des avantages et des inconvénients...
Là c'est avec enthousiasme que les sentiments jaillissent :
- "l'Air est pur"
- "la tranquillité'
- "Ça sent la vache le matin
- "c'est pas toujours agréable non plus, surtout par vent d'Est !" (s'en suit une discussion pour s'assurer qu'il s'agit de vent d'est et non d'ouest)
- "c'est quand même mieux que le gaz brûlé !" (et l'on interroge l'artiste citadin qui approuve)
- "le matin je peux venir à vélo"
- "c'est calme et agréable"
- "Surtout qu'on a un bel auditorium pour les soirées et peu de voisins pour se plaindre !"
- "Même si ces voisins c'est la chef d'établissement et le CPE, qui vivent dans le fameux Bois du Luc..."

 
C/ Le lycée par les profs d'ESC [Education Socio-Culturelle]

Morgane, professeure d’éducation socioculturelle, arrivée de son Finistère depuis peu, se souvient de ses premières impressions…
D’abord des paysages de vignobles  et une perspective nouvelle, ensuite un petit lycée pro au milieu des vignes avec un mini gang de bretons pour futurs compagnons. Coup de cœur pour le patio et le foyer et leur mobilier design (des photos vont venir !) .

Solange, professeure d’éducation socioculturelle, dans les murs depuis déjà dix ans, se souvient aussi de son arrivée : l’architecture de plain pied et les ilots d’espaces intérieurs lui évoquèrent plus un camp de vacances qu’un lycée pro ! Depuis elle apprécie au quotidien cet agencement, les espaces verts, le bois du luc, les vignes, les vaches…les élèves qui sont source d’inspiration et d’étonnement.

jeudi 13 octobre 2011

Un Jeudi Bleu

Ce jeudi était un jour fort en émotions puisqu'il s'agissait pour moi de la première rencontre avec les élèves du lycée.
On a beau être optimiste, il faut bien avouer qu'il y a toujours quelque chose d'inquiétant à aller exposer un projet dans lequel on embarque tout un équipage qui ne l'a pas forcément choisi.

Comment vont-ils réagir?

"Ils" c'étaient tout d'abord les deux classes de terminale, SMR & CGEA, des sigles qui au cours des semaines à venir vont pour moi s'animer, dépasser une appellation technique et abstraite, prendre visage(s) et me faire découvrir plein de chose que je ne connais pas, ou pire encore, que je connais mal. Finalement, on dit que l'art est aujourd'hui quelque chose d'abstrait - et c'est vrai que mes phrases sont longues - mais je trouve que notre vie quotidienne est pleine d'abstractions et de choses complexes ou compliquées.
Pourtant dans ces choses, derrière ces choses, il y a peut-être bien de la beauté qui nous attend.
Est-ce cela que j'ai expliqué ce matin dans l'auditorium du lycée ?
Si je vois la vidéo qui a été tournée, ou si je recueille les avis de mes auditeurs, je verrais que j'ai sûrement tourné mes propos très différemment, mais peut-être que le ton de ma voix, ma coiffure d'ermite et ma barbe hirsute ont complété mes mots.

Qu'est-ce que les gens entendent quand on parle ?


L'après midi

Autre expérience de parole et de présentation, cette fois-ci dans l'espace convivial du foyer des élèves, sorte de forum où internes et externes viennent se détendre dans une ambiance qui n'a rien de monastique.
Les tables et les chaises sont prises dans une danse, tournant autour du snooker selon une chorégraphie rythmée par les sonneries et les rires.
Nous nous sommes donc installés à l'une de ces tables, et là, sans pouvoir m'appuyer sur un diaporama ou le cadre d'un cours, j'ai entrepris ma présentation devant une quinzaine d'élèves et leur ai proposé que nous construisions et menions ensemble un projet durant le temps de ma résidence.
Pour ce projet, mené sur la base du volontariat, il me semblait important que cela reste très ouvert, moins préétabli que pour la partie menée en cours. (Je me souviens qu'au lycée il y avait beaucoup de consignes à suivre et que je n'avais pas beaucoup le loisir d'écrire mes propres consignes.)
Nous avons donc parlé de photographie, des outils que nous utilisons pour cela et des usages que nous en faisons, les photos que l'on partage avec ses amis par internet ou "clé USB", la méthode pour immortaliser les trophées de pêche, les portraits d'enfants et le désirs de leur offrir une image aussi joyeuse qu'étonnante d'eux-mêmes.
Peut-être aussi une image de nous-mêmes tel que l'on espère apparaître au monde.

J'espère donc retrouver bon nombre de ces jeunes ainsi que ceux qui n'avaient pas pu venir, pris dans une autre valse, celle des emplois du temps, lorsque je reviendrai début novembre.
J'espère qu'après la phase d'approche d'aujourd'hui, celle où l'on dompte petit à petit l'étrangeté que l'on a pour les autres, on se lancera dans des projets audacieux ou minimalistes.
De la photo, de la sérigraphie, des portraits ou des photos de gâteaux que l'on pourrait ensuite manger !

lundi 10 octobre 2011

Porte-Bonheur ?

Je me pose cet après midi une question sur ce qu'est un porte-bonheur...

S'agit t'il de porter du bonheur sur soi ?
S'agit-il d'une porte qui mène vers le bonheur ?
Ou bien de quelque chose qui nous apporte le bonheur ?

Il semble bien que le sens originel du mot aille vers cette troisième définition, et que, plus encore que "bonheur", le sens exacte soit chance ou "bonne fortune".
En même temps, rien ne nous empêche de considérer les autres possibilités, surtout qu'elle sont loin d'être opposées. Ainsi le porte-bonheur est peut-être bien un sorte de clé qui sert à enclencher une série heureuse d'évènements, série heureuse qui peut-être nous ouvrira le bonheur.
Avoir avec soi une telle clé ne peut que nous donner confiance, la promesse du bonheur c'est déjà un peu de bonheur. Et essayer d'ouvrir les portes, que ce soit à l'aide d'une clé, ou en essayant de crocheter la serrure avec notre porte-bonheur, c'est se mettre en action, et favoriser le déclenchement d'une suite d'évènements heureux...
Oui, ce qu'il me faudrait aujourd'hui, c'est trouver un porte-bonheur !

[YC]

jeudi 6 octobre 2011

partenariat

Lorsque je parlais hier de la rentrée des classes, j'avais bien raison.
D'abord parce que je suis allé en classe, que je suis passé au Lycée puis au centre Rurart pour suivre une réunion des professeurs d'Éducation Socioculturelle de la région (voir les Protagonistes), ensuite car j'ai reçu une bonne nouvelle de la part d'une marque qui pour moi reste associée à des souvenirs de rentrée des classes.
En effet, j'avais contacté Clairefontaine, le célèbre papetier, afin de leur proposer de soutenir notre projet. Ce contact, suivi d'un fructueux échange, a abouti sur un don de papier... ce qui nous facilitera la tâche en nous évitant d'avoir à le fabriquer !

Et la magie des coïncidences nous permet de ré évoquer aujourd'hui encore Colette qui elle aussi, à propos de la rentrée des classes et de ses années d'apprentissages se souvient de «...[ses] cahiers d'école, leurs feuillets vergés, rayés de gris à barre marginale rouge, leur dos de toile noire, leur couverture à médaillon et titre orné "Le Calligraphe" »... "Le Calligraphe" marque appartenant à Clairefontaine-Rhodia... comme quoi on retombe toujours sur ses pattes !


[Yves Coqueugniot]

mardi 4 octobre 2011

Bricolage



Nous voici déjà en octobre, cela fait désormais longtemps que le chemin des classes a repris la dimension "d'habitude".
Évidemment, pour moi il n'a pas s'agit de "rentrée"  car la rythmicité de mon travail est un peu différente... Et pourtant, c'est un peu la même chose, j'ai passé mon mois de septembre derrière un écran d'ordinateur à réaliser l'archivage de photographies archéologiques. Numériser, étiqueter, nommer, pérenniser les images d'un village enfoui sous la terre depuis 13 000 ans, telle était ma rentrée, mon quotidien scolaire.
Et à ce projet - encore loin d'être fini - va bientôt s'en ajouter un nouveau, qui promet d'être tout autant passionnant mais aussi bien plus animé.
J'ai donc un peu quitté mon bureau, mes classeurs de diapositives et mes logiciels de retouche d'images pour me préparer un peu à la rencontre avec les élèves du Lycée Félix Gaillard dans à peine plus d'une semaine.

Il y a encore bien sûr beaucoup à faire - et heureusement ! - mais on peut bien dire que le projet a démarré.
D'abord avec de la menue menuiserie puisque je me suis lancé dans la fabrication de cadres pour la sérigraphie.
Il s'agit pour moi d'une approche expérimentale puisque je n'ai jamais fait ça et que j'ai profité d'un lot de chutes de bois divers qui dormait dans un coin de mon atelier (ou plutôt pour dire vrai dans un coin du garage de mes parents...).
D'ailleurs ce passage de l'ordinateur à la scie sauteuse est bien à proprement parler du bricolage, c'est-à-dire un zigzag entre les techniques et les activités.
"Bricolage" qui, comme nous l'apprend le dictionnaire, vient de l'italien "bricola" qui signifie catapulte et certainement plus anciennement du lombard "brikkil", "celui qui brise", ce que nous nous efforçons en bricolant de ne pas faire mais qui parfois nous arrive !
Et en continuant on tombe sur cette citation de la romancière Colette :
"il paraît que la bricole était une machine de guerre, avant que nous ne nommions ainsi une activité qui s'emploie à palier à l'infortune de la paix, à faire de presque rien quelque chose."
(Colette, De ma fenêtre, 19 décembre 1940)

Faire de presque rien quelque chose, c'est bien là ce que nous aimerions faire, mais quel vaste programme !
C'est d'ailleurs selon le prix Nobel de médecine François Jacob le programme même de la nature et de l'évolution des espèces qu'il décrit comme "un bricoleur qui ne sait pas encore ce qu'il va produire, mais récupère tout ce qui lui tombe sous la main, les objets les plus hétéroclites, bout de ficelle, morceaux de bois, vieux cartons pouvant éventuellement lui fournir des matériaux ; bref un bricoleur qui profite de ce qu'il trouve autour de lui pour en tirer quelque objet utilisable."
(François Jacob, Le jeux des possibles, ed. Fayard, 1981)

Nous pourrons donc très vite considérer ces objets utilisables, et peut-être même, les utiliser.

[Yves Coqueugniot]

mardi 20 septembre 2011

Ouverture du blog

Voici mis en ligne le site qui permettra de suivre le travail mené lors de la résidence artistique au Lycée Professionnel Agricole Félix Gaillard de Salles-de-Barbezieux, d'octobre à décembre 2011.
J'espère que ce support nous permettra de partager cette recherche (voir la page Le Projet) et les résultats que nous en tirerons aussi bien entre les protagonistes de ce projet qu'avec les internautes qui tomberaient fortuitement ou non sur cette page.

Nous tâcherons également à travers des documents et le récit de nos expérimentations de présenter la technique de la sérigraphie, tout en indiquant au passage des liens vers d'autres sources de documentation.

N'hésitez pas à prendre part à notre projet, à nous suivre et, si vous habitez dans la région d'Angoulême à venir voir le résultat à travers l'exposition que nous réaliserons en décembre (dates à venir).


Dans cette entreprise, je nous souhaite bonne chance !

Yves Coqueugniot
+++ artiste en résidence +++