mercredi 23 novembre 2011

Température matinale

La matinée est fraîche et brumeuse, c'est la première qui depuis deux semaines me semble hivernale.
L'hiver devrait-être le temps pour prendre son temps, à la manière de l'ours ou de la marmotte (animaux que d'ailleurs les lycéens citent régulièrement),  je profite donc du frisson et de la lumière violette pour un petit aller-retour au milieu des vignes. C'est l'occasion de renouer avec l'expression "avoir la tête dans les nuages" qui déjà me collait à la peau quand j'étais au lycée.
M'y voici de retour !

Une fois réveillé par cet air aussi léger que compact, je retrouve la "salle de réunion" où j'ai établi studio et quartiers. Tout en tâchant de mettre de l'ordre dans la matière récoltée jusqu'à présent, j'essaye de conserver en tête un peu de cette sensation nuageuse.
Comment pourrions-nous la décrire ?
Diffusion, enveloppement, douceur des dégradés...
Et le froid bien sûr, qui saisit et nous oblige à générer du mouvement. Froid de la couleur aussi, car par ce temps les bleus et violets sont des couleurs froides. L'appellation froide ou chaude pour une couleur est d'ailleurs d'un emploi aussi intuitif que paradoxal, car si psychologiquement nous retrouvons bien ces sensations, et si globalement dans la nature ces couleurs correspondent aux écarts climatiques (il y a plus de bleu aux pôles, plus de jaune et de rouge en s'approchant de l'équateur, il en est de même entre le matin et le midi), l'unité et la méthode utilisées pour mesurer la température d'une couleur sont inverses à cette logique. En effet, la température d'une lumière se mesure en degrés Kelvin, et elle correspond à la température à laquelle il faut porter un filament pour que par incandescence il se mette à émettre la même couleur...
Or, comme le savent les forgerons et les cuisiniers, une flamme bleue est plus chaude qu'une flamme orange !

Tout ce paragraphe pour nous rappeler que le monde tel que nous le vivons et le ressentons est un ensemble de fragments qui chacun répondent à leur propre logique sans pour autant se contredire, sans entrer en concurrence les uns avec les autres. Nous, nous surfons sur ces divers courants et vagues, souvent naturellement, parfois en nous demandant par quel miracle nous parvenons à rester debout sur la planche.


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